BILAN METEO: DE LA PLUIE, DE LA NEIGE, DU FROID, DU VENT, DU JOUR BLANC, DU MAUVAIS TEMPS…
Les relevés saisonniers de la balise des Rochilles, à 2400m, vers le Galibier.
On l’a souvent dit, ce fut un hiver atypique. D’abord, pas moins de 5 vagues de froid durables qui ont enneigé les plaines un peu partout en France. Ensuite, un froid intense en montagne, entrecoupé de redoux anormalement forts, hélas, souvent accompagnés de fortes chutes de pluie jusqu’à haute altitude. Enfin: aucun anticyclone durable n’est venu s’installer sur la France au cours de cette saison. Résultat: un temps globalement couvert, beaucoup de « jour blanc » et surtout énormément de vent, notamment de vent de sud et d’est…
Contrairement à ce que l’on imagine, un hiver quasiment toujours dépressionnaire n’est pas forcément bien enneigé dans les massifs intérieurs des Alpes du Nord. En effet, la situation récurrente de cette année (une remontée des hautes pressions beaucoup trop au nord, des « bulles chaudes » responsables de ces vagues de froid à répétition en Europe) n’a pas favorisé de fortes chutes de neige dans nos régions. En revanche, le froid persistant les a bien conservées, d’où une saison globalement correctement enneigée sur le domaine.
Ensuite, le vent et le ciel couvert ont été des éléments marquants de cet hiver (et exaspérants aussi). Nous étions en zone tampon entre des dépressions méditerranéennes quasi immobiles et de l’air continental venant du nord-est. Résultat: nous avons subi pendant de nombreuses journées (et surtout les week ends, on se demande bien pourquoi) ce que l’on appelle des « débordements nuageux » du sud. Du jour blanc. Un temps de merde, quoi.
Malgré tout, la situation méridionale de Valloire a été plutôt bénéfique cette fois: en effet, les perturbations, plus actives au sud des Alpes pendant tout l’hiver, ont parfois bien débordé sur le sud Maurienne, permettant des chutes de neige jamais exceptionnelles mais plus régulières que dans d’autres massifs intérieurs. Il fallait être patient: ça s’est fait à coups de 10, 15 ou plus rarement 20/30 cm. Le nord des Alpes a été très souvent protégé par effet de foehn…
Le profil de cette saison se lit sur le relevé de Météo France aux Rochilles, on y voit la fréquence du vent sur le premier graphique, le froid durable et souvent intense sur le second (les quelques pics rouges sont les courts redoux d’intensité exceptionnelle qui ont hélas donné lieu à de très fortes chutes de pluie et à de nombreuses tentatives d’égorgements intempestifs de poulets, d’où la récurrence des basses pressions) et l’enneigement au sol est visible sur le troisième.
D’un point de vue commercial, pour les stations en général, le manque à gagner de cette saison est plus le fait du mauvais temps que de la crise ou de l’enneigement…
On a sacrifié pas mal de poulet en début de saison pour faire baisser le baromètre, redoutant la poisse d’un anticyclone indéboulonnable 5 semaines durant comme les années précédentes. L’an prochain: il faudra revoir notre stratégie avec Mamy pour ne zigouiller que quelques poulets, au bon moment, à bon escient, en laissant des périodes de beau temps s’intercaler entre de monstrueuses chutes de peuf’… Et là, on l’aura notre saison idéale… Qui n’existe pas ! ;)