Juillet 2006
En cette saison, le Pic Blanc n’arbore pas sa couleur éponyme, mais même sans la perspective d’une belle descente en poudre, cela constitue une randonnée sympa sur la frontière entre Savoie et France, entre Alpes de Nord et du Sud, entre Maurienne et Oisan.
Il y a plusieurs possibilités pour rallier ce sommet :
- partir du col du Galibier et faire la crête. Comptez une petite demi-journée A/R, c’est idéal pour une reprise tranquille de la randonnée en début de séjour
- partir de Colomban Noir et remonter. Comptez une bonne demi-journée A/R
- partir de la Charmette et remonter la Lauzette. Comptez la journée A/R
Ce coup-ci, nous avons opté pour une montée à partir de Colomban Noir (c’était le jour du passage du Tour de France, étape Bourg d’Oisans – La Toussuire) à la côte 2400. Le chemin n’est pas balisé et le sommet n’est pas toujours – loin s’en faut – visible. Malgré tout, il n’y a pas de quoi réellement se perdre, tout au plus prendre un itinéraire un peu plus long ou un peu plus galère.
Le début du parcours commence par une descente comme pour redescendre à la Lauzette. Arrivé sur le plat, il est de bon ton de passer par les Gypsières, remarquable formation géologique avec ses cratères profonds et pentés.
La prudence est de mise en cheminant sur les bords des cratères, surtout par temps humide.
Les Gypsières laissent place à une belle pente dans laquelle il faut serrer un peu les dents surtout qu’on n’est pas forcément encore bien chaud.
La récompense est de mise avec une belle prairie herbeuse où chemine le fil tortueux d’un fier ruisseau de montagne.
Une petite pause est la bienvenue en profitant du calme ambiant malgré la route du col, somme toute proche à vol d’oiseau.
Au fil de la rando, en se rapprochant des crêtes, la caillasse apparaît sur leur flanc.
La balade peut se poursuivre au choix côté minéral ou côté engazonné encore un moment jusqu’à ce qu’il faille se résoudre à quitter le vert de la flore.
La pente s’incline de plus en plus, les quelques névés survivants sont l’occasion de faire un peu de ramasse, sur des portions trop courtes malheureusement, le 20 juillet, il ne reste pas grand chose à se mettre sous la dent.
Une petite vidéo de démonstration accompagne ce récit, l’idéal est d’utiliser un piolet mais ça peut se faire aussi avec un bâton
Ramasse au Pic Blanc
envoyé par LBGAUFRE
L’arrivée sur la crête permet de bien souffler en apercevant le panorama toujours aussi majestueux sur la face Nord de l’Oisan avec tant de sommets de renom et le spectacle des glaciers, suspendus ou non, qui résistent de toutes leurs forces aux épreuves de l’été.
La Barre des Ecrins :
A l’ouest de la Meije, on peut distinguer le tracé des téléphériques de la Grave avec l’intermédiaire et l’arrivée à 3200m en dessous des glaciers.
Au Sud-Est, au pied du massif du Combeynot, est niché le sommet du col du Lautaret, jonction entre la vallée de la Romanche et celle de la Guisane.
Justement à l’Est, on peut contempler la vallée de la Guisane avec Serre-Chevalier cher à Valloirin et à l’horizon les sommets du Queyras.
Ensuite on admire le solide profil ouest du Grand Galibier, le prolongement de la Setaz avec la haute ou la grande Parée, je ne me souviens plus.
L’Ouest / Nord-Ouest :
Le Mont Blanc :
Avoir une paire de jumelles à portée de main s’avère judicieux pour détailler ces vues magnifiques.
Le Pic Blanc est tout proche, il reste un dernier rush à faire, dans un environnement devenu totalement minéral.
Le sommet est large et permet éventuellement de pique-niquer par beau temps s’il n’y a pas trop de vent comme souvent hélas.
Poursuivre la crête vers l’Ouest vers le Pic des 3 évêchés est d’un tout autre niveau, physique et technique et n’est donc pas du tout conseillé. On peut cependant admirer le travail de la nature qui a sculpté et creusé dans ces roches sédimentaires tendres dont le Pic de la Lauzette est un bon exemple.
En ce jour de tour de France, nous remarquons un immense maillot jaune déployé vers la prairie qui sert pour le road gap.
Ca me fait penser à autre chose pour le prochain tour de France (qui passerait à Valloire à la montée), mais chaque chose en son temps.
Le vent se lève hélas et puis nous n’avons plus de chocolat au génépy, nous repartons vers le souvenir Henri Desgranges.
Pour redescendre dans cette direction, le chemin est plus évident : il suffit de suivre dans un premier temps la crête puis de rebasculer côté Valloire dans le pierrier, cette partie est la plus technique, des chaussures rigides et des bâtons permettent de l’apprécier totalement.
Au retour sur la partie herbeuse, nous ne sommes pas loin d’une des bornes frontière où était sculpté d’un côté une croix de Savoie (qui a subi les outrages du temps) et de l’autre un Lys encore bien conservé.
Du côté Français, un petit tour par le monument Henri Desgranges, le fondateur du tour de France (et premier recordman de l’heure). Dans le bâtiment tout délabré qui le précède, il est prévu de faire un musée du tour de France mais cela fait plusieurs années qu’il y a des barrières autour et rien ne semble encore avancer…
Pour l’anecdote, ce jour là nous loupons le début de la caravane du Tour, ils ne passent jamais à l’heure annoncée…
Enfin pour rentrer à Colomban Noir, plusieurs possibilités s’offrent à vous :
- le stop
- reprendre le tunnel à pinces (parfois possible le jour du passage du tour de France sauf quand la maréchaussée suit des ordres débiles, cf 2005).
- Monter par la route pour admirer le passage du Col et en profiter pour aller à la table d’orientation, l’inconvénient c’est qu’il faut aussi redescendre par la route derrière environ 1500m
- Passer à l’ouest du col par le chemin de la borne frontière (voir ci-dessus). Le chemin pour redescendre est plus ou moins facile, éviter de prendre le lit des ruisseaux asséchés, c’est assez galère. Il y a un chemin plus simple dans une pente herbeuse. Une fois dans la vallée, il ne reste plus qu’un dernier effort dans la pente qui remonte à Colomban Noir (il est également possible de légèrement tirer à flanc de pente mais ce n’est pas forcément si rentable que ça au niveau effort car la progression en dévers est également fatigante).
Voilà, c’est tout pour cette fois. Bonnes balades !