1ère passe au Col du Galibier

Résumé de la journée « 1ère passe au Col du Galibier »

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Le tunnel du Galibier

Tout commence vers 10h, les sacs à dos sont prêts, les skis aussi. Départ en pickup de Valloire, avec M. Viallet, directeur du service des pistes et guide de haute montagne, et Pistenman, conducteur de machines.

Arrivés à Plan Lachat, on attache les skis sur le plateau, tout s’organise. Sécurité oblige, nous nous parons d’ARVA, et répartissons un minimum de matériel : pelle, sonde… en cas de problème. Puis Pistenman se met au volant de la PistenBully 300…

Il faut attaquer les premiers virages, en aplanissant la neige sur la route, pour arriver à garder un max de stabilité au niveau des chenilles :

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La route est recouverte d’une épaisse couche de neige en aval de la cassure qui surplombe la route. Pas mal de boulot de déblaiement au programme, rien que pour pouvoir passer !

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Chaque coup de lame pousse plusieurs mètres cube de neige, et le travail avance quand même vite, surtout avec la dextérité du pilote !

Après le passage de la machine, la route est encore recouverte, mais mise à plat :

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Plus les virages passent, plus les paysages deviennent majestueux, la couche pure, brillante au soleil, scintillante, avec un certain sentiment de solitude, et d’être dans les 1ers à être passé là cette année … Sentiment très particulier, d’autant qu’un silence poignant, une fois les gaz de la machine coupés, règne dans ce « cirque » somptueux.

La route reste entrelacée de couche assez importante, voire de coulées, provenant pour celle-ci des corniches de la roche Olvera.

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Dans un certain virage, une importante congère s’est formée. Il faut redescendre le niveau de neige jusqu’à celui du pont, qui à ce niveau, est encadré d’une barrière. En attendant de pouvoir passer, M. Viallet part à pieds, en prenant quelques virages d’avance, et prendre du recul face à la situation et au paysage.

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En arrivant en dessous des Granges du Galibier, on trouve avec surprise un torrent qui a lâché une coulée de boue aux alentours d’un pont. L’origine est sûrement une poche d’eau boueuse qui s’était formée, et qui a lâché, emportant du terrain sur son passage.

En quelques coup de lame, la coulée est enlevée de la route, et on retombe sur de la neige limpide.

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Arrivés aux Granges, c’est MA-GNI-FIQUE !!!

On n’aperçoit que quelques traces de skieurs randonneurs qui ont franchi le sommet avant tout le monde. Le reste n’est que traces de marmottes, qui commencent à sortir entre les plaques de neige, ou carrément en plein milieu de celle-ci. On les compte par dizaines !

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Après encore quelques virages, on se trouve au départ du Collomban Noir. A cet endroit, on distingue très bien les différents modèles schisteux que l’ont voit l’été (ceux-ci forment une sorte de cratère, plus ou moins vallonné). La neige les recouvre, et c’est absolument lunaire ! Impressionnant ! Surnaturel de penser que rien n’a été touché depuis le 1er flocon qui s’est posé !

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Ahhhhh on arrive sur le lieu du … RRRRRRROADGAP !!! Effectivement, la neige ne manque pas, et la couche est plus importante que l’année dernière ! Rassurant, quand on sait qu’il aura lieu 15 jours plus tard que d’habitude.

Là-haut, tout est lisse, nickel, sans trace… Je me répète, désolé, mais c’est magnifique !…

Dans les virages où ont lieu lesdits « roadgap », on ne distingue même plus la hauteur de neige, tellement la couche est uniforme. Et il faut se fier aux piquets coté aval de la route, qui indiquent le fossé.

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En se retournant un peu, c’est … impressionnant, une nature pure, vierge de toute trace humaine. La montagne est encore plus belle à cette époque ! Les plaques d’herbe réapparaissent, la vie reprend, mais c’est encore le début. La neige fond, mais moins vite que dans la vallée !!!

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Les chenilles grimpent aux murs, franchissent n’importe quelle côte, n’importe quelle cassure, et on arrive enfin au niveau du Tunnel, vers le chalet magasin de souvenirs… La couche reste impressionnante, même si des années antérieures, elle a été bien plus imposante.

On imagine mal le tour de France passer ici ! Le paysage est tellement différent !

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Le tunnel est à moitié couvert par la neige. Magique !

Celui-ci est orné d’une jolie congère, sur sa partie supérieure. Les derniers virages étant plutôt risqués, et nous, voulant plutôt arriver direct au sommet, nous avons alors emprunté un itinéraire plus que « direct » pour arriver au col : nous avons tracé direct droit dans la pente, sur la partie gauche de la photo, arrivant ainsi par-dessous la route au niveau du col !!! La pente est assez impressionnante, et c’est là que l’on se rend compte des capacités des machines de damage !

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Nous sommes enfin en haut, le col est toujours là, majestueux… Un paysage hors du commun nous attend en haut. C’est tout simplement génial ! Les seuls à être passés ici depuis des mois (je dis ça en sachant bien que de nombreux gars en rando ou trek doivent être passés avant nous, mais l’impression est tellement bonne à ressentir !)

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Tout 3, nous scrutons les paysages, prenons plein les yeux de ces montagnes… Ce moment est à couper le souffle. La sensation éprouvée est indescriptible : tu te poses en haut, tu regardes… regardes encore… plus un mot à prononcer… TU PROFITES !

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M. Viallet, qui n’en n’est plus à son premier sommet gravi, profite du moment comme si c’était le premier jour ! Et ça fait plaisir à voir que des moments comme ceux-là sont toujours ressentis de la même façon, sans espèce d’ « habitude » ou de « routine », pour un habitué et passionné de la montagne comme lui.

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Le sourire est sur nos lèvres, on se rend bien compte qu’on est en train de vivre un moment unique !!!

Mon maitre de stage m’a permis de vivre un moment privilégié, auquel je ne pensais même pas pouvoir assister. Grâce à lui, cette matinée a été d’anthologie, et restera un long moment dans ma mémoire !

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Scratchy est au sommet, la machine a bien fait son travail… Grand moment, quand on sait que l’on ne va pas repasser ici de plusieurs mois, vu la couche encore présente au col !

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Puis arrive le moment de la redescente, il faut quand même penser à attaquer les pentes enneigées ! M. Viallet me dit de profiter de la pente, et de redescendre jusqu’au tunnel par la pente directe, tandis qu’il va faire un détour sur les derniers lacets de la route, pour voir la couche de neige. C’est parti.

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Les skis sont chaussés, on peut partir. Pistenman, lui, grand passionné de dameuse (au cas ou vous ne le saviez pas…) redescend en machine, en traçant un peu plus la route.

Je profite de l’instant : je trace dans les pentes du Galibier !!! Mes premiers virages sont les meilleurs ! La neige est dure, c’est sûr c’est pas de la peuf, mais c’est tellement agréable !

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Le tunnel, oufff, jolie, l’entrée … C’est pas de sitôt qu’on passe à l’intérieur dites donc !!!

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La route n’étant plus visible dans le haut du col, Pistenman trace, taille, pousse, … ahhhh il s’en donne à cœur joie ! Qu’est-ce qu’on ferait sans lui !!!

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La redescente s’effectue en douceur. Je suis M. Viallet, et nous descendons, tout en gardant un œil sur la machine qui travaille, en cas de problème, ou quoi que ce soit d’autre. Les belles courbes s’effectuent sur les vallons, et les marmottes sont surprises de voir passer du monde !

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En arrivant dans la vallée d’en dessous : c’est bon, un bon roadgap est assuré ! la couche permettra de faire un bon park, et ça s’annonce bien !!! arrrgggg

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Régulièrement on s’arrête, avec mon « guide », pour suivre l’évolution de la machine. Le maître surveille l’avancement du travail. Rien à redire, ça avance, c’est efficace… Du bon Pistenman ! …

Le paysage est grandiose : on voit la machine évoluer sur les crêtes, en se détachant sur le ciel bleu… C’est magique !!!

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On arrive au niveau des Granges. Nous, nous sommes passés par le vallon, dans le creux, au milieu des marmottes, et la dameuse est restée sur la route. Les maisons des Granges sont enfouies au milieu de la neige…

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A ce niveau, on déblaie un peu plus la route, au niveau du pont, pour permettre un accès facilité. C’est là qu’on se rend compte de la couche sur la route ! La dameuse disparaît en partie entre les murs de neige ! …

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En redescendant, on retombe sur la coulée de « boue » que l’on avait croisée à la montée. Quand on est à côté, on se rend bien compte du volume d’eau qui a dû couler : la neige est creusée, sculptée, et la terre a complètement été emmenée avec…

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Arrivés en dessous des Granges, M. Viallet me propose de filer en direction du Grand Galibier, afin de profiter de la grande descente sur Plan Lachat, sur le flan du Galibier, tandis que lui et la machine, suivent la route, pour rester proches en cas de problème.

J’accepte avec grand plaisir.

Je les vois alors s’éloigner, tout comme le bruit de la machine. Puis je suis seul, dans un silence majestueux…

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La pente finale tombant sur le parking de Plan Lachat s’ouvre à moi … Elle est entrelacée de coulées et avalanches de l’hiver. L’inclinaison de la pente laisse présager une bonne descente… Là aussi, j’en profite ! Je me rends compte de ce que je suis en train de vivre !!!

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En quelques coups de skis, la pente s’avale toute seule. Le paysage est splendide, d’autant plus que je ne l’ai jamais apprécié de cet endroit ! On domine toute la vallée qui redescend sur Bonnenuit… Superbe !

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J’arrive enfin en bas. Fin d’une descente mémorable depuis le col… une expérience que je n’imaginais jamais faire, et que je ne revivrais malheureusement peut-être jamais !

Quelques minutes après, M. Viallet et la machine arrivent par la route… La boucle est bouclée, le matin a été extraordinaire…

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Tout 3, nous redescendons en 4×4, et laissons la dameuse à Plan Lachat pour la suite du déneigement.

Un grand merci à eux pour m’avoir permis de vivre cette expérience hors du commun. J’espère qu’à travers ces quelques photos, je vous aurai fait revivre cette première « passe » de l’année au Col du Galibier, et que vous imaginez un peu les sentiments que l’on ressent une fois là-haut. En tout cas, j’ai vraiment pensé à vous tous quand j’étais sur place !

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